La version révisée de « L’évaluation des PME » d’EXPERTsuisse
Contexte, application, mise en œuvre
Contrairement à un audit, une évaluation d’entreprise n’est pas un mandat récurrent et planifiable. Néanmoins, l’expertise nécessaire doit être à jour et les outils du métier doivent être disponibles, c’est-à-dire un sujet idéal pour le travail spécialisé de la profession. La première note technique d’EXPERTsuisse (alors appelée Chambre fiduciaire) sur le thème de l’évaluation d’entreprise remonte à 1994 et a été révisée en 2008. En 2018 – cette communication technique a été fondamentalement révisée et élargie. Les auteurs de cet article ont réalisé ce travail pour le compte d’EXPERTsuisse et ont accompagné le projet.
Introduction
La « Fachmitteilung Unternehmensbewertung von KMU » révisée d’EXPERTsuisse (ci-après FM 2018) doit être observée pour les évaluations postérieures au 1er janvier 2019.
Révision de la note technique pour trois raisons
Trois raisons ont été déterminantes pour la refonte:
- En particulier dans l’évaluation des PME, le fossé entre la théorie et la pratique est considérable. Aujourd’hui, on peut déplorer la théorie de l’évaluation qui est très éloignée de la réalité ou se lamenter sur la pratique de l’évaluation qui est très éloignée de la théorie – mais on peut aussi jeter des ponts. C’est la voie choisie par le FM 2018 révisé : il est basé sur l’état actuel de la théorie de l’évaluation et montre son application dans la pratique. Ce faisant, l’utilisateur ne doit pas être surchargé ni intimidé. Un cadre contraignant est présenté, dans lequel la solution du cas individuel est laissée à la discrétion de l’évaluateur.
- L’évaluation des entreprises doit être juridiquement sûre, dans l’intérêt de toutes les parties concernées et affectées. Le pluralisme des méthodes d’évaluation des entreprises prôné jusqu’à présent par le Tribunal fédéral ne signifie pas pour autant l’arbitraire. La ligne doit être tracée lorsque « les principes et méthodes d’évaluation reconnus n’ont pas été appliqués ou l’ont été incorrectement ». La FM 2018 le montre concrètement.
- En Allemagne et en Autriche, la profession a été très active en matière d’évaluation des PME. Cela ne constitue pas à lui seul une raison d’activité, mais cela montre bien la nécessité de la pratique pour l’orientation. Complété par des listes de contrôle, des outils de travail et un commentaire complet, le nouveau FM 2018 présente non seulement ce qui devrait être fait, mais aussi comment le faire.
Différences entre les déclarations professionnelles en Allemagne et en Autriche
Si l’on compare le FM 2018 révisé aux annonces de la profession en Allemagne et en Autriche, il ne se distingue par aucune idée particulièrement surprenante ou créative. Cependant, il existe des différences – dues aux particularités de ces pays:
- Comme la Suisse – contrairement à l’Allemagne et à l’Autriche – ne dispose pas d’un code professionnel légal pour les auditeurs, le FM 2018 commente en détail les exigences applicables aux évaluateurs.
- Une attention particulière est accordée à l’indépendance. C’est déjà le cas parce que la Suisse autorise également les auditeurs à participer aux faits à contrôler dans certaines limites dans le cas d’un contrôle limité.
- Contrairement aux déclarations de l’Allemagne et de l’Autriche, qui sont pour l’instant hésitantes, la détermination des valeurs argumentatives est explicitement mentionnée dans les fonctions d’évaluation, en précisant que la préparation des « opinions de courtoisie » n’est pas couverte par cette disposition.
- Les considérations de valeur en tant que tâche d’évaluation sans jugement de valeur définitif sont expressément mentionnées et réglementées.
- Les impôts personnels au niveau de l’actionnaire ne sont généralement pas pris en compte, ni dans les excédents financiers ni dans le calcul du coût du capital.
- Pour la détermination des primes de risque du marché, les estimations basées sur des données historiques du marché des capitaux (conformément aux recommandations professionnelles en Allemagne) ou l’utilisation de rendements implicites du marché (conformément aux recommandations professionnelles en Autriche) sont expressément autorisées.
- Les primes et les rabais sont largement utilisés dans la pratique suisse. En conséquence, la FM 2018 autorise leur utilisation, mais exige un soin particulier dans leur sélection et leur mesure.
L’article suivant reprend l’essentiel du contenu du FM 2018, éclaire le contexte et présente sa mise en œuvre à l’aide d’exemples concrets.
Lisez l’article complet de l’Annuaire des finances et de la comptabilité 2019 ici (en allemand).